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- Au secours ! La rentrée arrive !
La rentrée en crèche est une grande étape dans la vie des familles. Elle est pour la plupart d’entre vous une source de stress et d’angoisse, mais elle peut également être un moment de rencontre pour faire de belles expériences. Voici quelques informations pour vous guider : Quel mode de garde choisir ? Tout d’abord, sachez qu’il existe différents modes de garde : assistante maternelle, multi accueil, halte-garderie, crèche familiale, micro-crèche…. Chaque mode de garde ayant ses spécificités, n’hésitez pas à vous renseigner pour savoir lequel serait susceptible de convenir au mieux à vos besoins. Il est intéressant de vous renseigner sur les tarifs, sur l’amplitude horaire proposée, sur la distance entre votre lieu d’habitation et celui de votre emploi. Le site internet, s’il y’en a un, est bien souvent une grande source d’informations et vous pourrez y consulter les avis de familles ayant témoigné de leur expérience. Lorsqu’un mode de garde semble correspondre à vos attentes, n’hésitez pas à demander à visiter le lieu, à avoir davantage de renseignements sur le contrat potentiel et sur ce qu’est pris en charge ou non (couches, alimentation, produits de soins…). En bonus, en structure petite enfance, vous pouvez avoir accès au projet pédagogique. Il s’agit d’un écrit qui stipule toutes les conduites mises en place avec détails ainsi que les valeurs portées par le lieu d’accueil. Le but étant de venir éclairer votre réflexion et vous aider à faire un choix éclairé qui répondra au mieux à vos besoins. Après avoir inscrit votre enfant dans le lieu où vous vous projetez, le responsable va vous demander de faire une période de familiarisation. Elle peut durer plus ou moins longtemps et se déroule parfois différemment d’un lieu d’accueil à un autre, bien que le but reste le même. Le tout est de s’adapter à chaque famille pour répondre au mieux à leurs besoins. Au sein de certaines structures petites enfance, les professionnelles ont tendance à encore utiliser le terme d’adaptation et non de familiarisation. Or, l’adaptation fait référence au fait que l’enfant et sa famille doivent s’adapter au fonctionnement et à l’organisation mise en place au sein du lieu mais il est important d’avoir à l’esprit que personne ne doit s’adapter à une nouvelle routine. La période de familiarisation fait référence au fait que l’enfant et sa famille se familiarisent et prennent le temps de connaître le lieu d’accueil. Nous dirons plutôt que toute la triade parents-enfants-professionnelles doit s’accorder et se familiariser avec un nouvel environnement, de nouveaux visages, de nouvelles odeurs et avec une nouvelle dynamique de vie. Personne ne s’adapte, tout le monde s’apprivoise et se découvre afin de vivre ensemble en harmonie. La période de familiarisation ? Mais de quoi s’agit-il ? La période de familiarisation est une étape indispensable pour faire connaissance et tisser les premiers liens de la triade parents-enfants-professionnelles. Ce sont les premiers temps d’accueil durant lesquels la famille découvre la crèche en profondeur. Un membre de l’équipe vous donnera des explications sur le fonctionnement de la crèche en vous éclairant sur divers points tel que : l’organisation mise en place, les différents projets mis en application et ceux à venir, les valeurs de l’établissement et des sujets pédagogiques comme la motricité libre. Un membre de l’équipe se tient disponible pour échanger avec vous et vous donner davantage d’informations si des sujets restent encore flous pour vous. La période de familiarisation, c’est surtout un temps pour vous, pour discuter de vos attentes, de vos craintes, de votre enfant. Le ou la professionnel vous questionnera sur les habitudes de vie de votre enfant et sur ce qu’il apprécie ou non. Ce sera l’occasion pour les professionnelles de mieux vous connaitre et d’avoir un maximum d’informations sur votre enfant afin de lui permettre de répondre au mieux à ses besoins. N’hésitez pas lors de cette rencontre, à poser toutes vos questions quelles qu’elles soient, sur le fonctionnement de la crèche, sur les professionnelles qui accompagneront votre enfant et tout ce qui vous passe par l’esprit. Le but de cet échange est d’apprivoiser le milieu dans lequel vous allez évoluer jour après jour et d’établir un lien de confiance entre vous et l’équipe. Lors de la période de familiarisation, il est indispensable que vous soyez le plus transparent possible avec la future équipe professionnelle sur vos craintes et vos attentes pour un meilleur accompagnement. Ayez à l’esprit qu’une familiarisation est unique. Après avoir passé un temps avec votre enfant dans le quotidien de la crèche, la personne référente de l’adaptation vous proposera un temps de séparation avec votre bébé. La séparation avec votre enfant Les professionnelles savent à quel point cet instant peut être redouté par les familles car plusieurs d’entre vous, confient avoir vécu ce temps très difficilement. Laisser son enfant à des personnes étrangères, dans un milieu inconnu n’est pas évident, et encore moins lorsque l’on parle d’un tout petit dépendant des autres. L’équipe sera à vos côtés pour vous accompagner dans ce moment, n’hésitez pas à donner votre ressenti pour qu’elle s’adapte et vous accompagne au mieux. N’oubliez pas de dire à votre enfant que vous allez quitter la pièce mais que vous reviendrez toujours le chercher, cela va sécuriser votre tout petit. Vous avez aussi le droit d’être serein, de ne ressentir aucune appréhension et même d’être heureux de voir votre enfant évoluer dans un nouvel environnement. Ça ne fait pas de vous un mauvais parent que de ne pas vider le paquet de mouchoirs. Votre enfant ressentira cette émotion et ce sera alors plus simple pour lui. Vous avez peut-être l’habitude de vous séparer de votre enfant, mais il s’agit là d’un contexte différent. Prenez le temps de vivre cette séparation en douceur. Ne restez pas avec des angoisses, des craintes ou des interrogations en suspens, communiquer est la clé pour mener à bien cette étape. Tenter de vous rappeler que les professionnelles feront de leur mieux pour suivre vos recommandations, ainsi que votre éducation mais que vous resterez toujours les parents. Vous connaissez mieux votre enfant que quiconque mais un conseil, n’en voulez pas à l’équipe de ne pas réussir à faire exactement comme vous. Votre enfant continuera de vous aimer plus que tout même si vous avez des contraintes professionnelles ou personnelles. Les moments de séparation avec votre enfant deviendront de plus en plus longs pour petit à petit prendre à part entière une place définitive dans l’organisation au sein du lieu d’accueil. L’enfant sera présent sur des journées selon son contrat défini au préalable lors de l’inscription. Les professionnelles vous rencontrerons sur des temps de transmissions du matin ou du soir pour vous faire un retour concernant le quotidien de votre enfant. Bien que vous ayez déjà peut être connu cela avec l’ainé, il s’agit là d’un moment différent. Si les doutes persistent, si vous sentez votre enfant anxieux, que vous sentez que vous n’arrivez pas à évoluer, à communiquer et que malgré vos efforts vous n’arrivez pas à être confiants alors vous pouvez changer d’endroit. La sérénité et votre équilibre n’ont pas de prix. Il existe un autre mode d’accueil qui vous correspondra davantage. Ce temps de familiarisation est un temps de rencontre, d’échange et de découverte mutuelle durant lequel chacun vont, petit à petit, apprendre à se connaitre, à construire de nouveaux liens et à établir une relation de confiance naissante. Le lien de confiance se crée et se solidifie progressivement au fil du temps, mais ces premiers instants de rencontres sont extrêmement riches et décisifs quant à la qualité du lien futur. Il est indispensable de garder à l’esprit que tout ne se crée pas en cinq jours. Notre but est de rassurer au maximum le parent et l’accompagner peu importe le fait qu’il vive la séparation avec joie ou avec difficulté. Un parent serein aidera son enfant à trouver la sérénité dont il a besoin pour s’épanouir.
- Mon enfant prend des risques : dois-je le laisser faire ?
Depuis toujours, l’être Humain est en perpétuelle découverte du monde. Dès son plus jeune âge, il va tester les limites du monde qui l’entoure mais également les limites de son propre corps. La prise de risque a-t-elle un intérêt pour l’enfant ? Durant les premières années de leur vie, les enfants n’ont pas développé la conscience face au danger. Leur cerveau n’est pas en capacité de mesurer leurs prises de risque ; et de ce fait de se projeter dans la possibilité ou non de se blesser. Pour résumer, ils vivent l’instant présent. Le fait de tester, explorer, prendre des risques, tomber, recommencer encore et encore sont essentiels au bon développement de l’enfant. En effet, c’est en essayant que l’enfant va connaitre ses limites et ses capacités. Tout cela va permettre la construction de son identité, mais aussi de sa confiance et son estime de soi. Enfin, c’est en connaissant ses limites qu’il pourra mieux se débrouiller dans son environnement. Le regard de l’adulte Alors oui, avec notre regard d’adulte cela est plus compliqué de les laisser faire. Voir son enfant tomber , se faire mal, et se mettre en danger peut être compliqué. Mais d’abord qu’elle est la différence entre se mettre en danger et prendre des risques ? Le danger est quelque chose qui peut éventuellement causer un dommage. Alors que le risque c’est la probabilité que le dommage soit causer à cause du danger. Pour faire simple : le danger est souvent immédiat alors que le risque se base plus sur des probabilités. Il est important aussi de savoir reconnaitre ses propres peurs d’adulte et de les verbaliser. En effet, la plupart du temps se sont nos peurs d’adulte qui influent sur les actions des enfants. Alors commençons par leur faire confiance. Car un enfant qui se sent en confiance se permettra plus facilement d’explorer son environnement. Proposez-lui également un environnement adapté à cette prise de risque. Et si cela reste trop dur pour l’adulte ? Verbalisez-le à l’enfant. Expliquez-lui que vous avez peur qu’il tombe, qu’il se blesse ect. Et acco mpagnez-le dans cette prise de risque. Proposez-lui votre aide si besoin et rester disponible. Le fait de trop restreindre un enfant ou de l’empêcher d’apprendre par lui-même ; l’amènera à soit se blesser soit prendre des risques toujours plus importants. Car il ne connaitra pas ses limites. Ainsi, il perdra en estime de soi Pour conclure La prise de risque permet à l’enfant de prendre des décisions. Prendre un risque n’est donc pas synonyme de danger mais plutôt de défi. Le rôle de l’adulte est d’offrir un espace sécurisant à l’enfant, afin que celui-ci prenne ses propres décisions. Ainsi, plus l’enfant a la possibilité de prendre des risques, plus l’enfant aura confiance en lui. Expliqu ez-lui les règles et les limites qu’il a et surtout vos peurs et inquiétudes. Et enfin faite lui confiance
- Pourquoi le doudou est-il important pour l’enfant ?
1. L’étymologie du mot : « doudou » L’ÉTYMOLOGIE 1985 ; redoublement enfantin de doux. Le mot « doux » représente tout ce qui est agréable comme le dit le Larousse doux : « du (latin dulcis) Qui produit une sensation agréable au toucher. Qui est sans violence, sans agressivité, sans méchanceté » [1] La définition du mot : doudou : « Objet fétiche, en général une peluche, dont les petits enfants ne se séparent pas et avec lequel ils dorment.[2] » 2. Qui a inventé « le doudou » ? C'est Donald Winnicott, pédiatre et psychanalyste anglais, qui a écrit et théorisé à ce sujet en 1951. Il observait les nombreux enfants qu'il recevait en consultation. Il voyait que la majorité de ceux-ci utilisaient un tissu pour se réconforter dans les moments de séparation. Pour lui, l'enfant vient au monde inachevé, démuni, sans possibilité de distinguer un intérieur et un extérieur et devant faire face à de nombreuses frustrations. L’objet transitionnel permet à l’enfant, selon Winnicott, de faire le pont entre sa relation primitive, c’est-à-dire fusionnelle avec sa mère ou sa figure d’attachement privilégiée, et le monde extérieur, tout en conservant un petit bout d’elle. Le doudou est la première possession de l’enfant. Il a tous les droits sur lui : il l’aime passionnément, mais peut décharger sa colère sur lui, le maltraiter, il sera toujours là. C’est la notion de permanence de l’objet, qui l’aidera progressivement à se détacher de sa figure d’attachement : la personne existe en dehors de lui. Le doudou est un objet transitionnel qui permet à l’enfant de faire le pont entre sa relation fusionnelle avec sa mère, et le monde extérieur, tout en conservant un petit bout d’elle. 3. Le doudou a la crèche pourquoi ? il est possible qu’à la maison, votre enfant, dans son univers connu et sécurisant et sans séparation d’avec son parent, n’ait pas eu besoin de doudou jusqu’à présent. En arrivant à la crèche, c’est un monde nouveau qui s’offre à lui, avec toute sa richesse mais aussi son lot de craintes. Le doudou l’aidera alors à faire la transition entre le domicile et la collectivité, à se rassurer : en le serrant contre lui, votre enfant pourra prolonger le sentiment de sécurité qu’il ressent chez vous, en votre présence. C’est un outil précieux, pour lui et pour les professionnels, pour assurer son bien être au quotidien ! Le doudou est laissé à disposition de l’enfant, qui sait où le trouver lorsqu’il en éprouve le besoin. C’est en ayant cette autonomie que l’enfant pourra plus tard s’en détacher. Nous veillons cependant à ce que le doudou ne se substitue pas au réconfort d’un adulte ! En effet, si l’on donne le doudou à l’enfant dès qu’il pleure, sans remettre en mots son émotion, il ne fera pas la différence entre peur, douleur, fatigue, frustration… De plus, proposé comme solution unique à tout sentiment « envahissant » le doudou deviendrait fétiche, et entraînerait une dépendance de l’enfant. 4. Et si on partait plus loin … L’adoption d’un nounours et de façon plus générale d’un « doudou » par les tout-petits semble être surtout un usage occidental. Le doudou, peluche ou simple bout de tissu, constitue, selon les pédopsychiatres, un objet transitionnel. Il permet aux jeunes enfants de gérer le stress la séparation d’avec leur mère. Dans les sociétés plus traditionnelles que l’on trouve en Afrique ou en Asie, par exemple, la proximité physique est plus importante entre la mère et ses enfants et dure plus longtemps. Les enfants ressentiraient donc moins le besoin d’avoir un nounours. Et si le cas se présentait, les enfants trouveraient un substitut comme le boubou que leur mère utilise pour les porter, voire tout simplement leur pouce comme tous les bébés du monde… [1] https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/doux/26658 [2] https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/doudou/26620
- Pourquoi les professionnels de crèche sont-ils toujours assis au sol ?
Comme la plupart des familles ont pu l’observer, lorsque vous arrivez le matin lors de l’accueil ou le soir lors des retrouvailles, il n’est pas rare de trouver une ou plusieurs professionnels assis au sol. Que se soit dans l’espace « temps calme » où sont présents les bébés ou encore dans la pièce de vie où joue un groupe d’enfants autour de la dinette. Au tout premier abord, il n’est pas rare non plus de se demander ce que font les professionnels dans cette position, et les questions ou les ressentis suivants, tous plus légitimes les uns que les autres, peuvent vous traverser l’esprit : Est-ce qu’elles attendent que le temps passe ? Travaillent-elles vraiment ? Pourquoi ne viennent elles pas à ma rencontre lorsque je m’emmène mon enfant le matin ? mon enfant et moi-même ne semblent pas être attendus, quel accueil ! A travers cet article, nous vous proposons de changer de perspective en tentant de nous glisser l’espace d’un instant dans la peau de vos enfants, mais aussi dans celles des professionnels, afin de comprendre les raisons et les enjeux de cette pratique, mais surtout… les bienfaits que cela apporte à chacun au quotidien à la crèche. Quels sont les bienfaits de la position au sol pour l’enfant ? Pourquoi ne pas débuter par une petite expérience, simple mais qui parle d’elle-même. Je vous propose de vous allonger au sol, sur le dos, et d’observer les adultes debout autour de vous, marcher, aller et venir, se déplacer. Si au début, cela ne vous semblera sûrement pas gênant, il est fort probable qu’au bout d’un certain temps, cette position vous semble bien moins confortable, voire un peu stressante. Il en est exactement de même pour vos enfants, notamment lorsqu’ils sont encore bébés et en position allongée sur un tapis. Ces mouvements peuvent rapidement être source d’inquiétude et d’insécurité pour les tous petits qui voient défiler les adultes autour d’eux. Nous avons pu observer le même ressenti pour les bébés qui commencent à se mouvoir librement dans l’espace, qu’ils soient en position assise ou debout, d’autant plus quand certains enfants vivent la période sensible de la peur de l’inconnu ou de la peur de l’abandon. Quel est le rôle des professionnels ? Les professionnels ont alors un rôle important à jouer en se positionnant à hauteur de l’enfant, leurs apportant la stabilité, le réconfort et la sécurité affective dont ils ont besoin, d’autant plus lorsqu’il s’agit de se séparer le matin. Quel enfant a déjà refusé les bras tendus d’une professionnelle disponible ou la possibilité de se blottir dans ses bras, juste un instant, pour bien commencer cette nouvelle journée ? Parce que nous sommes en collectivité, la position assise permet également aux professionnels de rassurer les autres enfants du groupe déjà présents. De par leur regard, leur voix et leur présence au sol, elles se rendent disponibles et représentent alors un repère stable pour les enfants. Si cela vaut pour l’accueil du matin, il en est de même lors des retrouvailles le soir, où l’ambiance est toute autre, mais où les enfants ont également ce besoin de réassurance et de présence. La journée s’est écoulée pour chacun, toutes ces belles découvertes faites dans la journée ont été riches en émotions. La fatigue se fait alors sentir et tous attendent avec impatience de pouvoir vous retrouver. Alors de votre côté, n’hésitez pas à nous rejoindre au sol afin de partager un moment avec votre enfant et les professionnels ! « Les adultes sont comme des phares en mer qui éclairent et sécurisent une zone. Les enfants jouent dans les zones éclairées par eux » - Anne Marie Fontaine.
- Parent : je passe mon temps à dire non
Théoriquement, on bénéficie de neuf mois pour se préparer à devenir parents. On nous répète sans cesse de prendre le temps de se reposer, alors bien qu’on y soit jamais préparé, la fatigue on l’attend, on est prêt et on l’a anticipée. On a passé des mois à idéaliser un nouveau-né de quelques centimètres sur le point d’arriver pour bousculer notre quotidien et notre routine un peu trop bien installée. On se projette, on imagine, mais on omet bien souvent que notre tout petit va grandir. On occulte le fait que notre nouveau-né dépendant et fragile va se métamorphoser en un petit être en quête d’indépendance et d’affirmation de soi. Alors bien souvent, on se prend une vague, puis deux ou trois. On boit quelques tasses. « Je n’imaginais pas que ce serait si difficile », « Il me provoque », « Je donne tout pour lui, et c’est comme ça qu’il me le rend ?», « Il n’écoute rien ». En bref, notre tout petit poupon aux joues rondes devient un jeune enfant et cet enfant, il est arrivé sans mode d’emploi. Alors clairement, on fait quoi ? On fait comment pour vivre avec un enfant que l’on ne comprend pas. Voici dix pistes à explorer. 1. L’enfant ne provoque pas délibérément l’adulte. Il est indispensable de garder à l’esprit que l’enfant n’a pas la volonté de s’opposer à l’adulte et qu’il ne tente en aucun cas de nuire ou de faire du mal. Il traverse une période saine de son développement, il grandit, se construit et s’affirme. Il est en pleine quête d’identité, de limites et d’un cadre contenant afin de structurer son petit cerveau encore immature. Scientifiquement, le tout petit n’a pas la maturité cérébrale de préméditer ses actions. Il est simplement spontané et vit ses émotions intensément. Avoir à l’esprit cela, et comprendre comment fonctionne son enfant permet à l’adulte de prendre du recul et d’accueillir les vagues avec plus d’empathie et de sérénité. 2. Dire stop, à la place de non. La négation induit une gymnastique cérébrale bien trop complexe pour un enfant. Par exemple, si je vous dis : « Ne pense pas à une banane bleue », vous la visualisez. Elle est bien réelle dans votre esprit cette banane, c’est compliqué de faire autrement, mais en tant qu’adulte, on y arrive avec un peu d’efforts. Imaginez la difficulté que vit l’enfant. « Ne saute pas sur le canapé ». Il retiendra « sauter, canapé » et c’est parti. Le « stop » et les tournures de phrases positives ont plus d’impact : « J’aimerais que tu restes assis sur le canapé », « Stop ! J’aimerais que tu descendes s’il te plait » C’est pour nous finalement que ça devient une gymnastique. Bon, je ne vous garantis pas que ça fonctionnera à chaque fois, mais je vous assure que globalement ça fonctionne. Puis entre nous… C’est quand même vraiment sympa de sauter sur le canapé non ? 3. Ne pas avoir peur de poser un cadre. Votre enfant vous aimera toujours, même si votre non reste un non. Il doit néanmoins pouvoir comprendre l’intérêt d’une règle ou d’une limite dont il va tester de nombreuses fois la fiabilité avant de l’intégrer 4. Revoir vos interdits et penser un cadre plus souple. Plus il y’a d’interdits, plus il y aura de possibilités qu’ils soient transgressés et la suite, vous la connaissez. Il est intéressant de s’accorder sur quelques interdits qui font sens pour vous et sur lesquels vous serez intransigeants. N’hésitez pas à assouplir certaines de vos limites. Parfois, nous projetons nos inquiétudes d’adultes sur nos enfants, mais faisons leur confiance. Est-ce si important finalement que votre enfant soit assis sur la table basse ? A vous de l’évaluer. Soyez en phase avec vos décisions. Le cadre doit être souple mais à la fois ferme. Je sais, je sais, c’est beaucoup trop difficile d’être parent… 5. Aménager son intérieur. La bouteille de vin dans le buffet, c’est non. La vaisselle en porcelaine de mamie Nicole délicatement installée dans le placard du bas, c’est non. Les produits ménagers sous l’évier c’est... Bon d’accord, je ne vois pas d’autre place alors on investit dans des blocs-portes. En bref, on limite au maximum les dangers, pour protéger son cher et tendre mais également et surtout pour sa propre santé mentale. C’est merveilleux pour des enfants que de vider et remplir les placards. Quoi de mieux que d’envoyer valser les couvercles de Tupperware ? Les jouets, c’est démodé. Les enfants ont soif de curiosité et d’expériences de vie pratique. Alors si vous ne voulez pas vous arracher les cheveux, sécurisez et revoyez l’aménagement de votre intérieur. Plus il y’aura de dangers, plus vous direz non. Plus vous direz non, plus l’enfant sera frustré et vous le manifestera. Alors oui c’est difficile de changer ses petites habitudes, mais c’est pour votre bien. 6. Rendre l’enfant acteur de son quotidien au maximum. Qui n’a jamais enfilé à toute allure les chaussures de son enfant alors qu’il était en capacité de le faire seul ? Qui n’a jamais prononcé la fameuse phrase « Dépêche-toi, on va être en retard » Nous courrons après le temps qui file sans se retourner. Malgré tout, je reste convaincue que c’est réellement important de laisser le choix et le temps à un enfant. Pourquoi ? Simplement parce c’est de lui que l’on parle, c’est lui l’acteur principal de sa vie. Nous, parents, adultes, sommes là comme guides pour l’éclairer mais nous ne sommes pas les uniques décisionnaires de ce qui lui revient. Bon, d’accord… On se rejoint sur le fait que notre responsable ne sera pas en phase avec notre petit retard quotidien, alors on peut faire l’impasse sur les chaussures mais on le laisse choisir la couleur du T-shirt. 7. Nourrir l’enfant émotionnellement. Bien qu’il ait besoin d’un cadre qui va lui permettre de se structurer, l’enfant a également besoin d’un adulte compréhensif et bienveillant à ses côtés. Avant toute chose, nos enfants ont besoin de nous, de notre temps, de notre amour et de notre empathie. Ils ont besoin de passer des moments chaleureux et riches et de se nourrir de la relation à l’autre. L’enfant doit sentir qu’il ne détruit rien et que le lien qui vous unit est indestructible. Néanmoins, soyons d’accord, on aimerait parfois prendre un aller sans retour direction Bora Bora, sans enfants, ça va de soi. 8. L’aider à accueillir ses émotions. Lorsque vous dites non votre enfant crie, pleure, se roule par terre ? C’est normal ! C’est sain. C’est un humain. Il est envahi et transpercé par des émotions qu’il ne maitrise pas, et qu’il n’est pas en mesure de canaliser. Notre rôle : l’accompagner à accueillir ce qu’il ressent. « Je comprends, tu es en colère parce que tu aimerais porter tes sandales, mais il neige et tu vas avoir très froid aux pieds ». La colère est saine, notre rôle est simplement d’accueillir l’émotion de l’enfant et de l’aider à l’exprimer. Il voulait des rondelles de kiwi, mais finalement il préfère des cubes. Son biscuit s’est cassé avant qu’il n’ait eu le temps de croquer dedans. Vous avez osé retirer la peau de la banane alors qu’il voulait le faire seul ? C’est frustrant non ? Leurs problèmes sont réellement des problèmes. Bien qu’ils puissent nous paraitre insignifiants à côté de notre charge mentale d’adulte, nous devons accueillir avec empathie leurs émotions qui en découlent, quelles qu’elles soient. Pleurer c’est sain. Crier pour extérioriser, c’est autorisé. L’important c’est que votre enfant puisse compter sur vous. 9. Tout fini par passer. Il ne s’agit que d’une période. Rien n’est figé dans le temps, que ce soit les bons comme les moments les plus intenses. C’est évidement extrêmement facile à dire, mais c’est une réalité. Les tempêtes finissent toujours par laisser place à des moments plus doux. La légende dit même qu’un jour, lorsque nos enfants seront grands, nous finirons par ressentir un manque de ces moments oubliés. 10. Faites de votre mieux et ça sera très bien. Etre parent, c’est parfois éprouvant. On fait de notre mieux et le mieux ne veut pas dire parfait. On va se tromper, regretter et parfois même recommencer. Dotés d’émotions également, il est indispensable de les accueillir, et de les communiquer. « Je n’aurai pas dû crier, je suis désolé(e) », « Lorsque tu te mets en danger, j’ai très peur », « Je t’aime ». Ne culpabilisez jamais de tomber, c’est l’essence même de la vie. Tomber, se relever et vivre intensément tous les moments qui s’offrent à nous. La vie n’est pas toujours facile, et c’est normal, les bons moments n’auraient pas autant de valeur autrement. Profitons de la vie, de nos touts petits enfants qui deviendront grands en un instant. Les moments passés ne reviennent jamais.